• Avant tout, quelles dates ?

L'INSEE (voir plus haut) dispose de beaucoup de données, mais ça s'arrête en général en 2021, pour ce qui est de la démographie. En effet, le travail nécessaire pour aboutir à des chiffres fiables et très récents concernant le nombre d'habitants d'une commune n'est pas simple et se compte en années, d'où un décalage d'environ 3 ans.

Cependant, si l'on compare les années 2010 avec 2021, ça donne quand même un bon aperçu d'une tendance, sauf exceptions, car 11 ans qui passent, ce n'est pas une paille ! On ne va pas remonter jusqu'en 1968 car ce serait trop compliqué à analyser. Il faudrait travailler en pourcentages par rapport à l'exode rural et la hausse de la population nationale pour que ça ait vraiment du sens sur une si longue période.

Avant d'aller observer le tableau ci-dessous d'un œil acéré et méfiant, expliquons au préalable avec efficacité, voire de la prudence, quelques petites choses. En effet, il ne faudra surtout pas tirer de conclusions trop hâtives, donc fausses, des chiffres affichés. Pertinence et retenue sont les deux mamelles de ce que vous voulez, là, on manque d'idées.

• Bon, il vient ce tableau ? Oui, oui, mais quelques avertissements divers...

■ Point tu ne compareras bêtement.
Vous allez donc constater que la population augmente dans certaines communes, baisse dans certaines et reste stable dans d'autres.
N'en tirez aucune conclusion sur les compétences de l'équipe municipale en place. Que la population diminue dans tel ou tel village ne veut absolument pas dire que la municipalité gère mal ou peu, ou que tout ça manque de dynamisme, etc. Toutes les communes ne sont pas logées à la même enseigne, et selon la situation géographique, le potentiel de bénévoles présents sur le terrain, l'attrait industriel et commercial ou encore l'intérêt touristique, rien n'est comparable.

"L'Etat détruit sans discontinuer
les services publics..."

N'oublions pas aussi que l'Etat détruit sans discontinuer les services publics (suppression des bureaux de Postes, des gendarmeries, regroupement ou fermeture des écoles, etc.) ce qui enfonce encore un peu plus certains villages au bénéfice d'autres, plus importants et mieux lotis donc plus attrayants. Le dictateur Ceaucescu faisait ça en Roumanie, autrefois.
Une spirale sans fin.
Du coup, on pourrait presque affirmer qu'être élu dans une commune en difficulté démographique est très courageux. Mieux vaut être maire de Belin-Béliet, de Saucats ou de Langon que ce petit, petit village perdu dans les pins et caché derrière les fougères.
Question budget en plus, ça pique.

■ Analyser en n'oubliant rien, tu sauras.
Dire que la population d'une commune est en hausse peut paraître très rassurant. Ben, non.
Il faut absolument prendre en compte le vieillissement de la population. Un village sans jeunes a moins d'avenir ou, tout du moins, est plus pénalisé que celui qui voit le nombre de ses enfants et d'adolescents, même pénibles, occuper le devant de la scène. C'est ainsi que notre tableau fait état de villages dont le nombre d'habitants augmente, mais où les plus de 65 ans sont très nombreux, comparés à ceux de moins de 20 ans.

- Photo Unsplash / Tiago Muraro -

■ Bien tout comprendre sans chouiner, tu essaieras.
Concernant le vieillissement de la population, nous avons donc choisi de comparer 2010 à 2021. Les années entre ces deux dates comptent aussi, et il a pu exister des hausses et des baisses en prendre en compte, mais on ne pouvait pas non plus analyser chaque année pour chaque village, en essayant en plus d'y donner des explications. Manque de temps et de compétences.
Alors pour en savoir plus, n'hésitez pas à vous rendre sur le site de L'INSEE, c'est passionnant, le lien est en haut.

Comment avons-nous procédé ?

Pas difficile, regardez le tableau ci-dessous en forme d'exemple que nous avons récupéré sur le site de l'INSEE, puis amélioré pour une meilleure compréhension.

Tout est là. Nous constatons que, dans cette commune, le pourcentage des jeunes a baissé entre 2010 et 2021, et que le pourcentage des 60 à 74 ans a augmenté, tout en sachant que la durée de vie moyenne d'une personne n'a pas significativement augmenté depuis 2010. Cet élément ne sera donc pas pris en compte.

Bien entendu, un débat contradictoire reste possible au niveau de notre choix des tranches d'âges, mais nous avons pensé que celles mises en avant étaient les plus significatives.
La conclusion va de soi : si l'on prend ces deux critères, il y a moins de jeunes, plus de personnes âgées, d'où vieillissement de la population.

En général, sur l'ensemble des communes, nous avons remarqué qu'il y avait souvent un effet de balancier entre ces deux tranches d'âges.
La stabilité a été définie à 5 habitants près.
Enfin, quand cela a été nécessaire, nous avons effectué une moyenne entre la courbe des jeunes et celle des personnes plus âgées.
Ça vaut ce que ça vaut, nous assumons.

Pourtant, au niveau national, entre 2006 et 2021,la part de français résidant en milieu rural n'a cessé de se réduire. Elle est ainsi passée de 22,5 % en 2006 à 18,5 % en 2021. Ce ne sont pas ces chiffres-là qui semblent apparaître sur notre tableau. On n'y distingue pas du tout d'amoindrissement avec un pourcentage aussi prononcé. Pas d'hécatombe, actuellement.
La Gironde et les Landes étant en progression démographique, ceci explique peut-être cela (à l'inverse du Cantal ou du Lot-et-Garonne, par exemple).

• Le vieillissement ?

Question vieillissement de la population locale, c'est plus compliqué à analyser.
La tendance s'est très souvent aggravée, sauf exceptions. Le niveau d'accentuation du vieillissement semble aller de faible à modéré, dirons-nous, tout en sachant qu'il n'était pas très bon à la base.

Si on se réfère à l'échelle nationale, et tout en sachant que la natalité a baissé presque "violemment" dans tout le pays ces dernières décennies, la chute semble s'être stabilisée dans nos campagnes, puisque l'équilibre défavorable entre les jeunes et les personnes âgées est souvent resté incertain depuis longtemps.

En 2020, le pays comptait 1 habitant de 75 ans (ou plus) sur 10, soit 10%. Chez nous, c'est du 5%, plus ou moins en moyenne.
En bref, c'était pas génial chez nous, mais ça n'a pas dramatiquement baissé, tandis que dans le pays, ça s'est beaucoup plus dégradé.
On se rassure comme on peut.

Cela expliqué, plusieurs lectures sont possibles, et on pourrait aussi prouver le contraire de ce qui vient d'être écrit. On peut faire dire ce que l'on veut aux chiffres, voyez en politique.

		Ce que nous en avons conclu. En fait, il est quand même très compliqué de donner une vraie tendance générale. Il n'y a aucun rapport de comparaison possible entre Landiras (33) et Argelouse (40), le contexte n'étant pas le même. Nous avons malgré tout essayé d'analyser tout ça et il semblerait que si les choses se sont un peu dégradées dans pas mal de communes, ça n'est pas très violent, au final.

• Commune par commune, des disparités.

Nous revenons ici à ce qui a été dit plus haut, à savoir que l'on peut éventuellement trouver des explications précises aux données statistiques pour chaque commune : dynamisme culturel ? Proximité des grands axes routiers, etc ? Mais nous préférons rester très prudent par rapport à ça. Donc, faites-vous votre propre avis et n'hésitez pas à nous envoyer un mail pour nous donner votre avis.

• Et on va en rester là, alors ?

Eh bien, non, car cet article doit vous inciter à aller sur le site de l'INSEE. On y trouve de tout et c'est intéressant au possible. Cliquez sur le lien tout en haut, choisissez une commune et vous apprendrez des tas de trucs.
Plus largement, population, cartes, salaires, revenus, etc, etc, sont au menu. On se dit qu'ils ont sûrement des statistiques sur le nombre de femmes brunes de 48 ans et 3 mois et qui mangent des artichauts uniquement le midi de chaque 22 février, vous pariez ?
C'est un site national et il y en a beaucoup de moins marrants gérés par l'Etat.
Ah oui, si vous faites de la généalogie, ça peut être très utile aussi.

Allez, bonne route à 3% de dénivelé (mais sachez que le pourcentage de ces routes-là reste stable au national !)