Un nouveau décret
sur les élevages
intensifs :
on est dans la merd... pardon,
les excréments
jusqu'au cou !
 
  Le 10 juin dernier, "ni vu, ni connu, je t'embrouille", le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a signé un décret qui modifie un poil le Code de l'environnement ? Un poil ? Pas vraiment, car il facilite l’installation de nouveaux élevages intensifs en France.
Cette petite bombe est passée inaperçue, glissée en douce au lendemain des élections européennes et de la dissolution de l'Assemblée nationale.
Un peu sournois, tout ça...
 

 

 

• Pour le quidam du coin, ça dit ça.

Bon, pour bien comprendre le truc, il faut savoir qu'à la base, la concentration d’un très grand nombre d’animaux dans un espace restreint, ça veut dire des risques de pollution de l’air, de l’eau et du sol, vues les énormes quantités d’excréments produites par les élevages intensifs.
Il est donc normal que ces mêmes élevages soient évalués en raison des risques environnementaux qu'ils représentent pour tout le monde, non ?
D'accord, jusque là, on comprend.

Mais, justement, il dit quoi, ce nouveau décret ? Il dit qu'on va beaucoup moins pouvoir protester contre les élevages intensifs car les seuils au-delà desquels l’évaluation environnementale est obligatoire ont été relevés de manière féroce et un tantinet agressive.

Ces seuils passent de :

  • 40 000 à 85 000 emplacements pour les élevages de poulets et 60 000 emplacements pour les poules pondeuses,
  • 2 000 à 3 000 emplacements pour les cochons,
  • 750 à 900 emplacements pour les truies.

Bon, vous avez déjà compris que les élevages seront :

1 - plus grands, car plus simples administrativement à agrandir,

2 - plus nombreux,

3 - plus faciles à installer.

Les propriétaires et actionnaires des élevages industriels déjà existants où à venir auront donc du capital en plus à ramasser et ils ne vont pas s'en priver. C'est open bar, même s'il sent le lisier.

- Ah, la chèvre, tellement mignonne et affectueuse,
même quand on la voit ici dans un élevage intensif,
on l'aime tous, non ? -

 

 

Vivre à côté d’un élevage intensif, c’est bien. Trop.

Les mauvaises odeurs insupportables font qu'il vaut mieux rester cloîtré chez soi. Ça te colle partout, ça pue du chimique à foison, ammoniac en tête (oui, ça s'écrit comme ça et pas "ammoniaque" !).

Le souci, c'est que ça ne fait pas que sentir, ça grignote aussi le corps. Car ce fameux ammoniac qui se dégage des montagnes éverestiennes de cacas d'animaux est toxique et dangereux, par exemple pour les personnes qui ont de l'asthme. Et quand on a l'impression de s'étouffer, pour ceux qui connaissent, c'est vraiment pas bien.

Bien sûr, on ne vous parle pas des pollutions possibles ou avérées des nappes phréatiques et on a d'ailleurs encore en souvenir à Saint-Symphorien des protestations de l'usine d'eau minérale Soria, domiciliée à Sore, contre la Société S.A Le Lay qui souhaitait agrandir son exploitation.

- A VENDRE :
matériel médical sophistiqué pour lutter contre les dangereuses émanations des élevages industriels -

Plus largement , des études récentes ont montré que les élevages industriels favorisaient le passage par mutation des virus animaux à l'homme. Eh oui.
Et on ne vous cause même plus des gaz à effets de serre et tout le reste, on n'en est plus là.

 
     

 

 

• Pour les bestiaux dans l'élevage, le nouveau décret, ça dit ça.

Pour les animaux, c'était déjà l'enfer, mais là, ça va être l'enfer plus, plus.
Pourquoi ? Parce que, bien évidemment, la concentration d’un très grand nombre d’animaux dans de tels espaces étriqués et plus que malsains ne peut qu'ajouter à leur souffrance déjà mille fois prouvée par de nombreuses vidéos qu'on a vu passer à la télé.

Il semblerait que 91 % de Françaises et de Français souhaitent que les animaux d’élevage soient mieux protégés, d'accord, mais en même temps, il faudrait moins se gaver de viande, ce qui n'est pas facile car il paraît qu'on serait marqué et conditionné pour cette consommation.
Mouais, en fait, pas si sûr que ça, parce que ces consommations ne sont pas naturelles et elles ont augmenté d'une façon incroyable ces dernières décennies.
On a donc la viande et tous les cancers bien tout pourris qui vont avec sans compter la souffrance de plus en plus grande des animaux provenant d'élevages intensifs, sans compter la douce poésie qui émane des abattoirs.

Inutile de se culpabiliser et d'emmerder tout le monde en parlant de se priver de viande, il faudrait juste déjà en manger moins.

 

- La magie des abattoirs, ça a de la gueule, quand même.
Ce brave cheval est traîné par une chaîne autour de son cou, suspendu et, comme il se doit, asphyxié.
(Photo : Aitor Garmendia) -

 

 




 

Selon la FAO, "la consommation mondiale de viande a été multipliée par cinq au cours des 60 dernières années".
On serait passés tranquilles de 71 millions de tonnes en 1961 à 339 millions de tonnes en 2021.
Ah oui, ça pique, quand même.

Dans ces 331 millions de tonnes, nous avons 16 millions de tonnes de moutons, 133 millions de tonnes de poulets, 110 millions de tonnes de porcs et 72 millions de tonnes de bœufs.
En plus, ça ne va pas s'arrêter comme ça, bien au contraire, ça va même continuer à progresser.

En France, on en serait à plus de 80 kg de viande par personne et par an. Genre, c'est la même quantité que si dévoriez votre voisin d'en face qui, bien sûr, ne serait pas d'accord. On ne se douterait pas mais parfois certains chiffres, ça monte haut.

 
     
   
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