Une tâche colossale :
reconstruire la nature.
 
 

Et en Espagne ?
Qu'ont-ils fait ?

 
  "La tâche colossale de reconstruire la nature (et 3 histoires de réussite en Espagne)" Guillermo Prudencio (Traduction)
Eldiario.es du 27/07/2024
 

• Couper une forêt après un incendie ? Oui.

Quand s’éteignent les flammes d’un incendie, ce qui est habituel, c’est vouloir planter des arbres, pas les couper.
Mais c’est précisément ce qu’on décide de faire dans la Sierra de Gata, en Extrémadure, après un gigantesque incendie qui dévora 8.000 hectares en 2015. Ce n’était pas la première fois que brûlaient ces monts du nord de Cáceres, très près de la frontière avec le Portugal. D’autres monstres de feu avaient trouvé là le meilleur combustible possible : un océan vert de monoculture de pins,fruit des repeuplements de milieu du siècle passé.

"Ce sont des plantations peu naturelles et très dégradées qui ont brûlé de nombreuses fois et qui alimentent l’incendie suivant" raconte Fernando Pulido, chercheur de l’université d’Extrémadure.

- Incendies en Estrémadure (Espagne) -




• Le visage des régions.
Fatigué que cette histoire se répète, ce biologiste dirige une initiative qui, six ans après, est en train de changer le visage de ces régions.
L’idée était simple : couper la pinède dans des zones stratégiques pour mettre des troupeaux de moutons et de chèvres ou planter des cultures comme des châtaigniers et des cerisiers.

"C’est une portion du territoire qui amortit ou qui limite l’expansion d’un possible incendie, comme un coupe-feu quelconque mais qui se maintient grâce au travail d’un agriculteur, un éleveur ou un résinier" note le chercheur qui les appelle coupe-feux productifs.

Le nom du projet "Mosaïque Extrémadure" synthétise cette idée : le paysage passe d’être une couverture verte à se transformer en une mosaïque où vivent ensemble plusieurs types de forêts, des cultures,des jardins potagers ou des pâturages. C’est une stratégie face aux grands incendies de forêts sur laquelle insistent chaque fois plus de voix du monde scientifique. 

- Comme une mosaïque...-


"Il faut introduire plus de complexité dans les forêts, pas de grandes étendues d’une seule espèce comme cela se faisait autrefois, générer plus de mosaïques et combiner des zones plus ouvertes avec d’autres, arborées" explique le professeur d’écologie de l’Université de Barcelone et chercheur du CREAF (centre de recherche écologique et applications forestières), Santiago Sabaté.



• Sierra de Gata/Turismo Extremadura

Ce paysage plus divers n’est pas seulement plus résistant au passage du feu, il crée aussi de la vie dans les villages.
"Nous sommes dans un scénario climatique où les incendies ne peuvent plus être éteints avec des pompiers et des hélicoptères, nous avons besoin que le paysage s’adapte à cette nouvelle réalité. Au lieu de combattre des flammes il faut combattre l’abandon du monde rural" assure Pulido.

Dans le cas de l’Extrémadure, ce qui marque la différence est que toute cette activité nouvelle n’a pas été conçue de l’extérieur mais a eu comme protagoniste la population locale.
Ces dernières années le projet a déjà reçu plus de 200 initiatives, pensées par les gens des villages et aussi par les nouveaux habitants.
"Une réponse massive" assure Pulido.

   
Retour
en haut
de la page