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Le jour où le Maire de GUILLOS s'est pris les pieds
dans le tapis.
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Nous sommes en 2002.
Un beau jour (si l'on peut dire), les habitants de Guillos, mais aussi ceux des communes environnantes, apprirent qu'une très grosse décharge de DÉCHETS ULTIMES allait se construire dans ce village. 
Des camions venus de toute la France mais aussi d'autres pays allaient pouvoir y déverser des saloperies bien toxiques sans discontinuer.
Le tout grand bonheur.
La commune allait s'enrichir.
Mais voilà, tout ne s'est pas passé comme prévu, car celles et ceux qui pensaient que c'était un projet moisi se sont heureusement très vite inquiétés en se rendant compte que leur vie et leur environnement allaient sérieusement être définitivement gâchés. |
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C'est quoi un DÉCHET ULTIME ?
C'est le top du top du beurk, c'est ce qui reste quand on ne peut plus transformer ou recycler un déchet.
Wikipédia nous dit que : "Au sens de la réglementation française, un déchet ultime est défini comme un déchet qui n’est plus susceptible d’être traité dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux". |
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En d'autres termes, une énorme MALPROPRETÉ "polluante et dangereuse", comme dit au-dessus.
Pour les accueillir, il existe trois types d'installations selon leur dangerosité :
• les ISDD (Installations de Stockage des Déchets Dangereux),
• les ISDND (Installations de Stockage des Déchets Non Dangereux),
• et enfin les ISDI (Installations de Stockage des Déchets Inertes). |
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• Pour vous la faire courte...
Début 2000, l'entreprise Decons, spécialisée dans le traitement de déchets et implantée un peu partout dans la région bordelaise, cherchait un coin tranquille pour y vider ses déchets ultimes. Par l'odeur alléché, un maire de par chez nous, celui de Guillos, se porta candidat. En plus, il possédait des terrains à vendre, ça tombait bien : gain pour la commune (soi-disant) et gain pour la vente des terrains.
L'histoire a duré en gros de 2002 à 2004. Decons et la commune de Guillos ont joué les tiques et n'ont rien lâché, s'y reprenant à plusieurs fois pour essayer de faire accepter ce projet par l'Etat.
Pourtant, l'affaire était mal partie pour la population opposée à ce machin, sachant que la première Enquête Publique était très favorable au projet.
Mais... les habitants ont GAGNÉ, au final ! Tout ça grâce à une énorme mobilisation des habitants de plusieurs communes et par la création d'une association très fédératrice : l'A.D.L.G. (Association de Défense des Landes Girondines).
Comme quoi, se bouger les fesses, parfois ça paye. |
"Les habitants ont GAGNÉ, au final ! Tout ça grâce à une énorme mobilisation des habitants de plusieurs communes". |
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Dans les années 2000, il existait déjà, à l'époque, un Centre d'Enfouissement Technique à Audenge. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ses dysfonctionnements furent une bonne raison pour Guillos et les communes avoisinantes de redouter le projet de l'Entreprise Decons dans la Haute-Lande. |
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• Un peu plus dans le détail, pour le plaisir.
On vous décrit ici ce qu'était précisément le projet ? C'est parti.
■ Le terrain à exploiter ? 700 000 m³ avec un calendrier sur 15 ans comprenant des enfouissements sur 14 ans, la 15ème année étant consacrée soi-disant à des travaux de remise en état du site (mais, malgré ces promesses, une demande n'aurait-elle-pas été faite pour obtenir quelques années de plus d'exploitation ?)
■ L'installation devait accueillir une unité de valorisation de résidus de broyage
et un centre de stockage des déchets ultimes (non valorisables) de catégorie E1.
■ Encore des chiffres ?
La capacité d'enfouissement annuelle aurait été de 50 000 m³ (60 000 tonnes) comprenant 15 000 tonnes de Résidus de Broyage Automobiles (RBA) et
45 000 tonnes de Déchets Industriels Banals (DIB).
L'installation projetée se serait étendu sur 29 hectares.
■ Les poids-lourds ? La population allait manger sévère avec une prévision (très, très minimale !) de 15 poids-lourds environ par jour et 5 jours par semaine. Vroum !
Face à ces chiffres et avec le recul, une évidence est apparue aux opposants à ce projet : il fallait en premier lieu éditer un journal et un site web. Le journal "LAGUNES" et le site furent donc aussitôt créés.
Mais, il fallait surtout disposer d'un dossier technique complet et solide, sinon, il y aurait souci.
Dès que l'ADLG et les autres communes eurent compris cela, l'horizon s'est éclairci et l'association s'est donc dotée d'un comité scientifique. |
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NIMBY !
"Nimby", ça veut dire "Not In My BackYard", pas dans mon jardin, pas chez moi, quoi. Ce terme est utilisé comme une insulte pour désigner ceux qui veulent bien le progrès, mais pas les embêtements qui vont avec.
Mais bien sûr, mon copain ! |
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Les déchets de toute une agglomération emmerdent les instances des villes, alors allons les larguer chez ces ploucs de la campagne, ils n'oseront rien dire. De toute façon, même s'ils chouinent, ils ne sont pas assez nombreux pour gagner et ils seraient vraiment égoïstes de protester, des "NIMBY", quoi.
En gros, c'est ça le plan culpabilisateur.

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• Comment fait-on pour gagner, face à des mastodontes ?
Comment on fait ? On trouve ce qui cloche, ce qui pique.
Et qu'est-ce qui piquait dans tout ça ?
On vous donne un exemple.
Un tout petit exemple de rien de tout, à se demander si ça valait même de perdre du temps pour le signaler :
...
le projet risquait juste de polluer la nappe phréatique et cette nappe était en relation avec des eaux de source qui desservaient 30 % de la Communauté Urbaine de Bordeaux, rien que ça.
Du coup, ça devenait plus coton et la première enquête publique favorable au projet avait bonne mine !
Donc, le projet capota.
Les communes s'étaient bougées, la population de plusieurs villages s'était mobilisée, tout ça pour dire que les campagnes ne sont pas les dépotoirs des villes.
Mais c'était un projet privé.
Et quand on parle de L.G.V. ou de Ligne à Très Haute Tension, sympathiques réalisations qui vont défigurer nos régions, c'est dur, très dur, parce que l'Etat ou les grosses collectivités locales citadines ne lâchent jamais le morceau. Jamais.
A suivre.
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Papoti, papota. |
• Le village de Lucmau avait aussi entamé dans un passé lointain un projet similaire, mais ça n'alla pas non plus très loin. Le souci du Maire de l'époque, un élu très apprécié, était louable, car il voulait que sa commune survive, mais comme à Guillos, les conséquences auraient été désastreuses si cela avait abouti.
• La décharge d'Audenge est un triste exemple de ce qui se passe quand les promesses ne sont pas tenues, et que les trucs pas nets vivent leur vie sans soucis. Trente mètres de hauteur de déchets de toutes sortes, 100.000 tonnes de déchets fantômes et des irrégularités sans fin useront les habitants de cette commune. Entre les escroqueries et la corruption, l'Administration elle-même sera mise en cause. La Justice aura donc beaucoup de boulot. Mais des décennies après, elle admettra que les protestations étaient justifiées, allant jusqu'à prononcer des peines de prison.


Cliquer sur les images pour en savoir plus,
c'est édifiant...
• Furieuse de voir que son projet de Décharge Ultime à Guillos n'allait pas aboutir, l'Entreprise Decons avait à l'époque bloqué la circulation sur la Rocade, à Bordeaux, mettant dans l'embarras le Préfet qui redoutait une aggravation du conflit.
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"Donc, le projet capota.
Les communes s'étaient bougées, la population de plusieurs villages s'était mobilisée, tout ça pour dire que les campagnes ne sont pas les dépotoirs des villes." |
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