FEMMES :
la NOTE est salée.

 
 
  S'intéresser à l'histoire de la vie des femmes dans nos villages et hameaux, c'est confirmer une petite musique que certains ont du mal à entendre, encore aujourd'hui.
Politiques y compris.
 
   

 

 

• Du rural et du local
S'intéresser à son village et essayer de comprendre son passé, c'est à coup sûr réaliser pleinement que les femmes se sont faites sévèrement et constamment briser au fil des millénaires. La Haute-Lande n'a pas échappé à ce phénomène et les nuances entre toutes les régions rurales françaises sont minimes.
"Briser" n'est d'ailleurs pas forcément le bon mot. Dans les synonymes, il y a au choix : "abîmer, ébrécher, accidenter, altérer, amocher, attaquer, bigorner, dégrader, délabrer, démanteler, démolir, détériorer, léser, meurtrir".
Choisissez ce que vous voulez.

En d'autres termes, la note est salée, alors même qu'on entend certains philosophes de très bas étage, comme par exemple ce pauvre Alain Finkielkraut, bavouiller que "Le néo-féminisme est une sorte de totalitarisme".
Les femmes ont donc des millénaires de ces notes salées accumulées en retard à réclamer, et ce dans tous les pays du monde.
Du coup, même si leurs revendications avancent à très petits pas et se durcissent parfois, elles seront toujours très loin de ce qui leur est dû, au vu de ce qu'elles ont subi, de ce qu'elles subissent et subiront.

Tous ceux qui vous diront le contraire vous prennent donc pour des truites, car ce sont des faits et non pas des fake news historiques révisionnistes.
Ou alors, ces méfiants ont un QI de moins 3000, genre parpaing, ce qui ne peut pas être exclu.

 
   
   

 

 

• Villes et campagne.
Que ce soit en ville ou en campagne, les femmes se sont donc faites arnaquer depuis toujours. Mais si on a beaucoup parlé de la ville (ouvrières d'usines, etc.), on a un peu oublié la campagne profonde, habitée de ces paysannes dont la vie ne tenait souvent qu'à un fil à force de travaux démesurés et de survies incertaines.
Les hommes, qui n'étaient pas toujours à la fête non plus et souffraient d'un quotidien assez inhumain, disposaient quand même, mentalement et physiquement, d'espaces de respirations comme l'autorité toujours gratifiante à exercer ou bien encore l'alcool bu en compagnie d'autres hommes à la buvette du coin.

La femme de la Lande, comme ses consoeurs de la Bourgogne ou de la Beauce, tenait la maison, travaillait aux champs (le battage des céréales au fléau, que du bonheur !) sur des terres souvent ingrates. Elle gérait aussi le quotidien au milieu de son airial, accouchait de multiples fois là où ça pouvait, en essayant de ne pas mourir des suites de ses grossesses, puis élevait les gosses.
Et ainsi de suite.
Elle devait aussi s'occuper des anciens en fin de vie, faire encore plein d'autres choses, sans jamais s'arrêter. Jamais.

• Le chef
Pourtant, ces femmes d'ici et d'ailleurs n'avaient franchement pas droit à la parole.
Le chef, c'était l'homme, point-barre, on cause pas, et le cliché est bien réel : c'est lui qui entamait en premier les repas, tandis que sa femme attendait derrière.
On peut ajouter, histoire de se détendre, que très souvent, les dommages collatéraux étaient de la partie puisque, comme on l'a dit, l'homme buvait beaucoup, avec plus ou moins de retenue.
Oui, d'accord, ça continue parfois encore de nos jours.

 


 
  Deux paysannes
dans la Haute-Lande
(photo Félix Arnaudin)
 
   

 

• Très exagéré.
"Exagéré" ? Bon, on ne va pas lister ici une bibliographie sans fin, mais pour peu que vous vous intéressiez au sujet, n'hésitez pas à nous envoyer un mail, nous nous permettrons de vous proposer quelques références. Ou bien, faites de la généalogie et attendez-vous à des surprises concernant votre propre famille.

"Mais qu'est-ce, quoi et comment, non, mais ça va pas", me direz-vous ? Et les hommes, ne souffraient-ils pas intensément, eux aussi ?
Bien sûr que si, ne serait-ce que parce q'on les envoyait souvent se battre à la guerre.
Mais, au quotidien en temps de paix, leurs souffrances étaient celles imposées par leurs maîtres, propriétaires des terres qui leur demandaient l'impossible.
Les femmes, elles, en subissaient les conséquences directes : indissociables de leurs maris, elles naviguaient bien par force dans le même quotidien douloureux que celui de leurs conjoints, mais devaient affronter en plus les aléas imposés par leur condition féminine, à savoir un statut de sous-adulte considéré comme corvéable à merci.

On peut alors considérer que ces
personnes possédantes (les riches
propriétaires, et autres nantis),
aidés des politiques, ont contribué
à l'asservissement des femmes.

En maintenant les hommes, employés ou brassiers (loueurs de leurs bras), dans un misère aléatoire constante, ils ne laissaient aucune échappatoire aux femmes car, de fait, celles-ci restaient cantonnées dans leurs rôles d'esclaves, en tant que main d'œuvre contrainte et vitale, étant plus qu'essentielles à la survie matérielle du couple et de leurs satellites (enfants, vieillards).
En effet, sans argent, la conscience sociale est plus dure à émerger. Elle est étouffée et le fait de devoir survivre au jour le jour enlève pas mal de moyens et d'envies.
La reconnaissance des droits des femmes passe alors au trentième plan.

La boucle resta bouclée durant des millénaires, et les politiques de tous temps ne se précipitèrent pas, bien au contraire, pour améliorer la condition de ces êtres qu'ils considéraient comme "incomplets". Des quiches, quoi.

 
   
 

"La reconnaissance des droits des femmes passe alors au trentième plan".

 

 

• Inversons.
Si vous êtes un homme et que vous êtes en train de lire cet article, essayez juste un instant de vous imaginer à la place d'une femme.
Mieux, vous serez une paysanne qui peut se promener au fil des siècles, genre Highlandeuse, pour bien comprendre l'affaire.
Et là, surprise ! Vous serez amené(e) à ressentir tout ou partie de tas de trucs bien désagréables : wagons d'humiliation, montagnes de peur face aux violences et aux incertitudes de l'avenir, immensités de contraintes physiques parfois insurmontables, colères face aux injustices.
Pas que ça, bien sûr, mais beaucoup de ça. Si, c'est confirmé.

 
   
 
Du boulot dans la joie ? Vraiment ?
(photo Félix Arnaudin)
 
   

 

 

• Discrimination évolutive.
Les choses évoluent, doucement. Mais elles évoluent. Ce n'est pas encore ça, il faudra du temps et de la vigilance car les reculs surgissent plus vite que les avancées.

La note est salée, vous dis-je.
Et d'ailleurs, en ce qui concerne de nombreux politiques, les choses ne sont pas encore tout à fait claires, il y aurait comme un reliquat de brouillard qui embrume leurs cerveaux. Y compris chez le Président-Jupiter, quand il nous cause de Depardieu.

   
   
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