a balade à Insos : pour moi, c’est un long voyage. À vélo, je veux dire ! Il me faut la journée. Et avant… Une semaine de réflexion pour me décider à enfourcher ma bécane et m’envoyer sur les petites routes et chemin du paradis. Je suis un paresseux !
• La préparation.
La préparation est importante, voire essentielle. Bien dormir la nuit précédente et, au moment de partir, constituer un sac avec de l’eau, un bout de pain, une tomate, un oignon et un morceau de saucisson (de préférence acheté à un charcutier ayant pignon sur rue…). Le sac est prêt, le téléphone chargé à bloc et les godasses en état.
Reste à vérifier la machine : pneus gonflés pour la piste et en assez bon état pour entreprendre le périple. Tout est ok ! La météo avenante, mais pas trop belle… Le grand chaud assassine les randonnées au long cours.
• Je peux m'engager !
Tous mes voyants sont au vert : je peux m’engager !
Au départ de chez moi, je prends l’avenue et je traverse mon premier ruisseau de type landais, bien chargé d’eau en ce juillet un peu humide. Je ne m’arrête pas… Je traverse tranquillement la route des vacances (pour les lot-et-garonnais en partance vers les plages landaises) et je m’enquille dans la forêt. J’ai décidé de couper court. Pas question de faire le tour par Saint-Léger. En passant à travers la pinède, je gagne un temps précieux et comme les pistes empruntées sont en assez bon état... Pas de souci d’avoir à traîner le poids du VTT.
Une dernière chose avant de partir (très important) bien vérifier que l’accès au « Massif » est autorisé. Même avec l’humidité ambiante, les risques d’incendie existent toujours en cette saison.

Au bout d’un chemin relativement court et très agréable, me voilà sur la petite route de Préchac. J’arrive assez vite au bord d’un autre ruisseau (toujours de type landais. Y'a que ça ici de toute manière !!). Il va, un peu plus loin, retrouver son copain pour participer à la magie des vins de sauternes.
Cinq minutes de pause ! Je respire le silence, j’écoute les oiseaux et le ruissellement. Nouvelle vérification du VTT. Tout va bien, je peux repartir.
Arrivé à la Bastide, l’option de bifurquer vers Bourideys se présente à moi. Aujourd’hui, ce serait une forme de renoncement. Alors non ! Je fonce tout droit, animé par la farouche volonté d’en découdre avec la piste et d’atteindre mon objectif : La petite église d’Insos et le buis de son cimetière.
À « Luas », je quitte la route qui conduit au bourg de Préchac. Mon idée est simple : une fois traversée la départementale allant de Préchac à Souis (quartier de Cazalis) et plus loin à Luxey, je coupe à travers l’inconnu pour rejoindre directement la route de Captieux. Il doit bien y avoir des pistes qui offrent cette option ? Avec un peu de chance, je vais même en trouver des « balisées ». Me voilà dans les quartiers de Loumos et Merrein.
• La véritable aventure.
Je traverse la route ! C’est là que commence la véritable aventure. Je connais le secteur, mais le pratique peu. La fatigue commence à me faire oublier le repérage internet (la carte google est très pratique…) réalisé la veille. Je cherche, je renifle et je... trouve le bon chemin.
En route pour le quartier de Guillaume. De là, je rattrape « Porte-Pain » et « Barinoual ». Je suis sur la départementale qui va de Préchac à Cazalis, ouf ! Je ne suis pas perdu.
Je remonte un peu vers le nord pour m’engager sur un chemin peu engageant... Il faut cravacher un peu pour s’orienter et rester sur le vélo.
Une fois arrivé à Haurens, tout devient plus simple et comme par miracle me voilà rendu sur la route de Captieux. Je décide de descendre de vélo pour récupérer la direction d’Insos. La départementale n’est pas trop fréquentée, mais voitures et camions roulent à vive allure, alors je me colle bien sur le bas-côté et j’en profite pour récupérer de toutes ces émotions.
Tout en prenant mon temps, je suis à l’heure et assez content de cette balade à travers ces bouts de nature. Voilà le chemin (une petite route, type voie communale à l’ancienne) d’Insos ! Je vais devoir pédaler un peu, mais le coin est calme et reposant.
J’arrive enfin devant l’édifice.

- Photo Wikipédia / Couleurs GIMP -
• Les Hollandais et le Haut-Landais.
La petite église est toujours aussi belle de sa simplicité. En admirant l’ouvrage, je me demande encore une fois comment des hommes sont venus construire un truc pareil à cet endroit. Fallait-il qu’ils soient animés de grandes convictions !
Je m’installe dans un coin d’ombre pour grignoter.
Juste à ce moment un « van » portant une immatriculation étrangère arrive. Un couple de jeunes Hollandais ! Ils s’arrêtent, font le tour de l’airial, prennent quelques photos et, eux aussi, finissent par se poser pour casser la croûte. Je suis curieux de savoir comment, depuis leur lointain polder, ils ont atterri dans ce coin de lande.

Je me prépare à repartir. Je ne vais pas aller au ruisseau (une partie du coin est, parait-il, interdit d’accès). Les jeunes gens me font signe et me proposent un café. J’accepte… Juste pour satisfaire ma curiosité. Elle : jolie et souriante. Lui : Hollandais !
Les deux parlent un très bon français et me demandent si je connais l’historique du lieu. Je réponds que non, tout en les assurant qu’ils trouveront facilement de la documentation dans les offices du tourisme ou à la Mairie de Préchac. Ils se passionnent pour le Moyen-Âge et ses constructions. Magnifique !
Je leur balance cette belle réplique avant de prendre congé : « l’histoire des pierres, assemblées en monument, dessine souvent celle des hommes ». Si c’est pas de moi, ça devrait l’être tellement c’est profond ! Il n'est pas loin de 14 heures... Je remets mon bob sur ma tête et en route vers Préchac.

• Le retour et la fatigue.
Même avec de la circulation, je décide de prendre par la route pour rejoindre le village. Je veux faire une halte au Cercle de la Paix. Je sais bien qu’il n’ouvre ses portes que dans la soirée, mais en passant devant je pense à quelques personnes attachantes de mon enfance. Moment nostalgie de la journée !
En passant devant le stade, je quitte le Bourg et la route devient un peu pénible pour mes vieilles jambes. Je dois forcer pour avancer. Si je veux revoir mon foyer, je n’ai pas le choix…
Malgré la fatigue, je profite de la balade.
Des arbres.
Du vent et des grandes herbes sur les bas-côtés.
Je retrouve mon petit ruisseau pour un instant fraîcheur. Comme ce matin ! Cet arrêt s’impose plus que le premier. Je commence à être bien « cuit ». Il me reste cinq ou six kilomètres d’effort. Une paille !
Je prends mon courage à deux mains et remonte en selle. J’ai mal partout, sauf à l’intérieur de ma tête.
Une fois arrivé à Saint-Léger, je reprends la piste cyclable et me laisse porter jusqu’au centre du « Bourc ». Une fois-là, je décide - un peu par la force des choses - de finir le parcours à pied.
• Une ombre au tableau...
La journée est réussie. Une seule ombre au tableau : cette foutue ligne LGV. Vilaine machine, juste destinée à produire des bénéfices pour le constructeur et ses actionnaires, qui va mettre un sacré bordel dans l’équilibre des choses. Un équilibre si précaire déjà ! Mais quoi qu’il arrive, j’aurai des souvenirs...

Post-scriptum 1 : Attention : on trouve de plus en plus de propriétés privées sur le Massif. C’est regrettable mais c’est comme ça. Les gens se clôturent, sans doute pour éviter les invasions. Donc quand j’en trouve, je fais demi-tour.
Post-scriptum 2 :
« Bourc », déformation du mot bourg que les habitants des alentours de Saint-Symphorien donnaient au Bourg. Le mot m’est resté.
Post-scriptum 3 : Google est un super outil pour préparer ses balades. On visualise le parcours et on peut définir son voyage et le temps passé. Après y a les fortiches qui font parler leur téléphone pendant le voyage. Moi, j’aime pas que les machines me causent quand j’ai envie de silence. |