• Côté septième art, c’est plutôt pas mal.
Trouver un cinéma ouvert dans la région n’est pas chose compliquée. Il en existe.
À Bordeaux, bien sûr ! Plein. Des grandes salles. Chauffées, sonorisées et accessibles sur le net.
On peut même réserver sa place de parking et le pop-corn en ligne. Mais bon, faut aller à Bordeaux !

À Langon, l’implantation d’un « petit multiplex » a fait débat en son temps. Le Rio est toujours là…
Bon !
Dans les villages, on trouve aussi des salles.
À Cadillac-sur-Garonne par exemple. Deux salles, un luxe. L’endroit est sympa et a trouvé son public. Une famille en quelque sorte.
A Captieux et Bazas, c’est un peu la même chose… La nostalgie des salles d’autrefois, des bobines qui déraillent ou qui brûlent.
Le cinéma de La Réole, est-il toujours ouvert ?
À vérifier *.

(*) Vérification faite, le Cinéma Le REX de La Réole est bien toujours ouvert.

• De moins en moins de vivant.

Côté salle de spectacle vivant l’état des lieux est plus rapide. En Sud-Gironde, il existe deux salles.

À Langon, le Centre Culturel des Carmes (lescarmes.fr). Une institution voulue par l’ancien maire, Charles Vérité. C’est son adjointe, Martine Faure, qui avait porté le projet à la fin des années 80… Ou au début des années 90 ?
Ça remonte quand même un peu. Histoire de dire que nos vingt ans sont loin.

La salle est aujourd’hui gérée par la Communauté de Communes du Sud-Gironde. Elle poursuit son bonhomme de chemin, sans grand festival dans les parages ou d’événement sensationnel à proximité. Pour ce qui est de l’équilibre financier… À voir !
Le quartier manque d’une réelle dynamique.
À Langon, la vie économique est en périphérie.

Une autre salle existe. Elle se trouve à Portets.
Et là aussi, l’initiative est à mettre au crédit de la Mairie. Marie-France Théron, qui occupa le siège de maire durant de nombreuses années dans ce village des Graves, a tout fait pour que cet espace culturel existe. Un rêve en forme de très gros chantier !

• De l’industriel reconverti

C’est dans un ancien bâtiment industriel de Portets, donc, que LA FORGE (espacelaforge.fr) s’est installée.
Entre salle des fêtes et salle de spectacle. L’idée n’était pas mauvaise !
Dans un premier temps, le Théâtre des Salinières a occupé l’endroit avec ses pièces et autres monologues. Le public a tardé à répondre… Les théâtreux bordelais sont retournés à leurs œuvres métropolitaines.
Ils reviennent régulièrement quand même, car le « boulevard » a trouvé une petite place en bord de Garonne.

La Commune de Portets ne pouvant assumer seule la gestion et la programmation de LA FORGE, c’est la Communauté de Communes Convergence Garonne qui a pris le relais cette année. Cela au grand soulagement de la municipalité (Portets a un taux d’imposition fort).
Pour l’équipe de professionnels, dirigée par Christophe Azema, c’est une véritable aubaine que de pouvoirs déployé ses compétences dans une salle aussi intéressante que celle de LA FORGE. Et il suffit de regarder la programmation de cette saison (2024-2025) pour se rendre compte de l’ambition affichée.

• Le festival abandonné

De l’autre côté de l’eau, à Rions, on regrette que cette initiative sur Portets s’accompagne de l’abandon par la Communauté de Communes du festival « Rues et Vous » (festivalruesetvous.net). Une institution qui draine jusqu’à 5 000 festivaliers à chaque édition.
Pour beaucoup, les deux éléments composaient un tout. Une combinaison justement capable d’assurer un avenir structurel et économique au secteur, et d’offrir aux locaux un véritable outil culturel.
Un peu comme à Luxey, dans les Landes. Même si la salle Les Cigales (musicalarue.com/les-cigales), bénéficie surtout de la grande réussite du festival Musicalarue pour exister.

• Les politiques comptables

Quand on pose la question aux responsables politiques locaux, la réponse est claire : à choisir et s’ils en avaient les moyens, certains vont préférer investir dans une piscine, un stade, des citypark.
Pour tous, la question de la rentabilité se pose… L’argent est le nerf de la guerre, surtout dans les villages. Même en remplissant la salle, on risque le déficit.

La solution ? Imposer des tarifs de salles parisiennes et les gens ne viendront plus du tout. On sait aussi que les habitudes changent : on sort pour aller au restaurant, au cinéma (et encore !), au bowling… mais très rarement au spectacle. Ou alors c’est pour aller sur un événement d’importance, voir et entendre un artiste dont on est un fan absolu.

Reste à espérer que les restrictions budgétaires qui s’annoncent pour les collectivités territoriales ne signent pas la mort des petites salles de spectacle et des métiers qui vont avec…

Affaire à suivre !