• Fainéasses et fainéants ? Avouez !
Une des nombreuses idées reçues serait que ceux qui ne se déplacent pas pour aller voter sont de gros fainéants profiteurs et de grosses fainéasses parasites.
Ou bien, ils seraient des arnachistes convaincus de l'inutilité du geste. "Vote, piège à cons" a t-on pu lire dans le passé.

C'est possible, mais ce n'est bien sûr pas si simple.

Car, très souvent, on n'a pas envie d'aller voter parce que la classe politique montre trop fréquemment un tel visage que c'en est écœurant. L'envie de vomir peut alors survenir. Soit.

Les gilets jaunes furent la preuve que les combats ne passent pas forcément par les votes, si l'on veut être au moins un peu entendu. Mais voter reste important.

• Les retombées.
Tous les mêmes, les élus? Oui et non.
C'est vrai qu'à un certain niveau national, la grande majorité du spectacle moisi que l'on nous inflige et la douleur des coups que l'on nous porte a de quoi nous laisser un tantinet réservé du genre "Allez vous faire voir".

Le problème, c'est que l'absention lors de votes nationaux ou européens a des retombées immédiates et carrément perverses au niveau local et que quand on laisse d'autres occuper la place, on morfle gentiment ensuite.
Les lignes de train ferment, les urgences ferment, les postes ferment, tous les services publics s'effrondrent, et on est perdants.
Donc, oui, il faut trier, ou voter blanc.

• Trier.
Trier ? Oui, parce que tous les élus nationaux n'ont pas le même degré de corruption intellectuelle et matérielle au niveau de leur fonctionnement. Et même s'il est vrai que certains se comportent très bien, il faut les chercher car ce ne sont malheureusement pas les plus visibles.
Il est évident que tous les partis politiques ont des cailloux dans leurs godasses. Tous. Voire des grosses pierres bien pointues.

De l'extrême-droite à l'extrême-gauche en passant pas le centre, on a de quoi faire, question berk.
Alors, il faut trier, quelles que soient les élections, même européennes. Prendre les moins pires. Et pour trier, il faut quand même lire leurs programmes, regarder leur parcours, essayer de voir pour quoi et contre quoi ils se sont prononcés dans le passé et là, parfois... on a de très grosses surprises.

Ensuite, selon ce en quoi vous croyez, alors ce sera intéressant et utile de voter.

• Contre ou blanc.
Quoi ? Vous n'y arrivez pas, vous n'y arrivez vraiment pas ? Vous ne pouvez pas voter, c'est trop dur ?

Alors, au moins, votez CONTRE, si vous ne voulez pas voter POUR. Comment, ce n'est pas moral ? On devrait se supporter des élus pénibles pendant des années et ce serait honteux de leur montrer qu'on souhaiterait très fort les dégager ?

Ou alors, il faut au moins voter BLANC. Ça ne sert à rien, dans les faits, mais ça montre qu'une part de la population est tellement dégoutée qu'elle ne sait même plus quoi voter, car les votes blancs sont comptabilisés et apparaissent dans les résultats des scrutins.

Pas contre ? Pas blanc ? Alors, on revient au début de cet article et vous êtes peut-être un gros fainéant ou une grosse fainéasse qui n'a même pas feuilleté les programmes. Mentez pas, je le sais, ça m'est arrivé de la faire :)

• Les crampons.
Ceux qui ont été élus à des postes importants et qui détiennent le pouvoir ne vont pas partir tout seuls, quelle que soit leur tendance politique. Ils s'accrochent comme des berniques sur un rocher, ou des tiques sur un bras grassouillet.
La soupe est bonne, généralement. Ils ne rendent plus compte que cette soupe de qualité n'est pas celle que sont obligés de bouffer beaucoup de français au quotidien.
Alors, parmi de multiples moyens intellectuellement acceptables pour les évacuer, le vote en est un.

Il existe nombre de pays tenus par des mafieux (oui, ce sont des mafieux et rien d'autre) où le vote n'est qu'une étape à ranger au rayon des bouffoneries sinistres.
En France, on peut voter, alors pourquoi pas ?