1 • Ruraux de plus en plus oubliés ?
Actuellement, à quelque chose près, 82% de la population vit dans les villes ou assimilées et les 18% restants sont des ruraux. Autant dire que nous avons de moins en moins d'importance et que nos hommes et femmes politiques nationaux et européens visent avant tout les "gens de la ville", d'autant plus que la proportion se dégrade chaque année. A noter que le fameux départ des citadins vers les campagnes lors du COVID n'a été qu'un petit prout, très grossi par les médias.

En général, on ne reparle des ruraux que lors de grosses manifestations de paysans, par exemple. Mais pendant ce temps, les services publics disparaissent et les centres des villages se recouvrent de toiles d'araignées, bébêtes qui finiront elles-mêmes par partir habiter en ville, n'en doutez pas :)

Pour ce qui est de l'Europe, 25% des habitants vivent en zone rurale.
C'est une moyenne et selon les pays, les situations sont différentes. Pour info, dans le monde, beaucoup plus de gens vivent en zone rurale.

Donc en résumé, au niveau national, les habitants des campagnes n'intéressent pas réellement les hommes et instances politiques, même si c'est là qu'on vote le plus.
C'est juste une logique de comptabilité.

2 • Votons Machin.
Vous allez donc voter (ou pas).
Vous commencerez par vous dire : "j'habite à la campagne, donc si je vote machin qui défend la ruralité, ça va bien se passer".
Pas forcément, les promesses n'engageant que celles et ceux qui les croient.

Pire : quand tout est normal, les élus de chaque parti rejoignent des groupes d'affinités au Parlement Européen, mais ça dérape pourtant parfois et ce n'est pas si simple. En effet, des alliances d'occasions passées ou à venir compliquent tout (par exemple, Ursula Van der Layen, l'actuelle présidente du Parlement européen et Chétienne-Démocrate, de droite, donc, devrait s'allier avec certains groupes de l'extrême-droite...).
Donc, on ne sait plus.

Trèèès important : une élection très floue qui n'a pas l'air de nous concerner finira bien par nous impacter un de ces jours, d'une façon ou d'une autre. Par exemple, grâce à l'investissement de l'Europe sur des projets positifs (ou destructeurs) pour les ruraux, ou bien par par la disparition ou la diminution de financements en général dans nos zones désertées.

3 • L'électeur face à une usine à gaz.
Il existe une grande quantité de listes, tant au niveau européen qu'au niveau national.
Mais, en préalable, quelles que soient l'honnêteté de candidats et leur sincérité , ne perdons jamais de vue que ce type d'élection est avant tout une gigantesque course à l'argent et au pouvoir des politiques et des lobbies. Par exemple, en ce qui concerne l'aide agricole à nos campagnes, ce sont les très grands groupes qui ramassent le pactole, structurés de manière efficace pour profiter au mieux de l'Europe, et pas les petits exploitants. Lobbies, lobbies, lobbies.

Image NON générée par une I.A.

Quoiqu'il en soit, le fonctionnement du Parlement Européen (et plus largement, de toutes les instances européennes) n'est pas évident à comprendre.
Donc, les implications d'un vote efficace relève de la bonne connaissance des rouages d'une usine à gaz bien boursouflée et qui mute sans cesse.
Alors, les électeurs font donc comme ils peuvent, ils se réfèrent à des points de repère... locaux.
Est-ce un bien ou un mal ?
Un bien, en ce sens qu'un vote existe.
Un mal, car il existe le risque d'un manque de recul, l'échelle européenne n'étant quand même pas celle d'un canton.