Les élections municipales approchent :  
 
peut-on encore
critiquer nos

MAIRES ?
 

Une petite musique de fond est en train de s'installer, consistant à bien insister sur le fait réel que les maires ruraux sont victimes des agressions d'un quotidien peuplé de gros bourrins à qui tout est dû. De même, malmenés de tous côtés, leur fonction devient de plus en plus chronophage et difficile, l'Etat devenant leur principal harceleur.

Oui, tout ça est vrai.
Vraiment, véridiquement.
En vérité, véritablement vrai.

Mais donc, du coup, ne sera-t-il pas de plus en plus délicat de critiquer leur action, de jouer le jeu de la démocratie ?
Car planera cette menace : si on n'est pas content, ils démissionneront ou ne représenteront pas. Nous risquerions donc de manquer d'élus ?

Bon. Voyons tout ça dans le détail.

Deux parties :

1 - ce que supportent les élus,
2 - pourquoi, il est quand même important pour l'électeur de donner son avis, positif ou négatif.

 
   
     
 
 

- Partie 1 -
Quand même, la vie des maires, c'est du très lourd, parfois.

Les Madame le Maire ou Monsieur le Maire ont parfois beaucoup à supporter.

Il y a d'abord les exigences parfois surréalistes de certains de leurs administrés qui pensent qu'on leur doit tout, plus le reste. Braillards et pénibles, parfois violents, ce sont des "moi, je" qui ne s'intéressent qu'à leur nombril, même si celui-ci n'est pas toujours très joli (le nombril). Ils viennent hurler au guichet, envoyant des postillons covidesques sur les secrétaires qui n'en peuvent mais. Ils menacent, argumentent en boucle, ce sont des boulets et des boulettes (ah oui, au féminin, ça fait bizarre, non ?).
Pas de pitié pour ces allumés, ils doivent être condamnés à hauteur de leurs actes.

Bon, illustrons avec des tableaux des siècles passés.

- A droite, le gars avec une épée, c'est un administré en colère qui ne comprend pas qu'on lui ait coupé l'eau dix minutes pour des travaux. A gauche, c'est le secrétaire de mairie qui lui dit qu'il est méchant, quand même. Et le vieux monsieur tout à droite, c'est le père du pénible qui lui dit d'aller se mettre un pantalon parce que sinon il va prendre froid. (Tableau d'Antoine Coypel) -

Ensuite, présentons l'Etat, autre responsable de la lassitude des élus locaux. Son but c'est de piquer de l'argent aux communes, de fermer des tas de services (mettant du même coup les maires dans l'embarras), et d'envoyer des tas de dossiers sans fin à remplir. L'administration a encore beaucoup à faire avant de donner le sentiment que son but est de simplifier la vie des gens et des municipalités.
A moins que dans la pénombre des ministères se terrent des trolls psychopathes sans foi ni loi qui inventent à tour de bras des formulaires en ligne ou sur papier servant en fait à mesurer les pics de tension de celles et ceux qui doivent les remplir.

Allez savoir...

Ce joli tableau empli de douceur, du peintre Bouguereau, représente l'Etat qui suce le sang d'une commune. A noter que cette manie de se trimbaler tout nu frise l'indécence.
 
 
 
 

D'après un récent article de Sud-Ouest en date du 3 janvier 2025, certains maires de par ici se sont déjà dévoilés et savent s'ils se repésenteront en 2026 ou pas. Il est de toute façon difficile de tirer des conclusions car la plupart gardent le silence en ce qui concerne leur décision. Il en est de même sur le plan national.

Les raisons qui peuvent expliquer que des élus ne souhaitent plus retourner au charbon sont nombreuses. La plupart sont d'ailleurs classiques : âge, changement d'activité, déménagement, raisons familiales, maladie, etc.
Mais c'est vrai que l'on entend parler de plus en plus de l'impossibilité pour les édiles en chef de bien assurer leur mandat pour des causes autrefois pourtant peu courantes : violences subies, exigences de l'Etat, entre autres, comme évoqué dans cet article.

Il est quand même incroyable de voir que l'Etat est devenu un élément négatif au même titre que les agresseurs physiques ou verbaux...

 

- Pour lire l'article de Sud Ouest,
cliquez sur le logo ci-dessus -

 

 

- Partie 2 -
L'électeur doit toujours garder le droit moral et légal de donner son avis.

L'électeur(trice) moyen, vous, nous, tout le monde n'a pas vraiment à prendre en considération les états d'âme d'un maire, même s'il doit tout faire pour le respecter, lui et sa fonction.

Rien n'oblige quiconque à se présenter pour être élu(e) maire et s'il le fait, c'est de plus en plus en toute connaissance de cause. Son choix est le sien et s'il est élu, alors son rôle, difficile, sera de satisfaire la plus grande majorité de ses électeurs.
Et ces mêmes électeurs, justement, auront parfaitement le droit, éventuellement, de ne pas être d'accord avec ses décisions et de le faire savoir, ça s'appelle d'ailleurs la démocratie.

Le fait qu'un maire menace de ne pas se représenter ou de démissionner parce que les choses ne se passent pas comme il le souhaiterait n'est pas à prendre en compte par la population de la commune, surtout si ladite population se comporte bien et proteste dans les règles, tout en respectant son premier magistrat.

En d'autres termes, personne n'a à se sentir coupable, de façon générale, de la lassitude d'un maire.

Par contre, il est clair que si celui-ci se fait agresser, alors toute la population doit le soutenir. C'est un minimum.

 

- Maire : une fonction consistant à affronter les emmerdements les uns après les autres (Photo tornade : Wikipédia et montage : PinsPon) -


  Cet article a été écrit par l'un des participants à ce site. Si vous n'êtes pas en accord avec ce texte, alors n'hésitez pas à donner votre point de vue par mail.  
 
   
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