(Image NON générée par une I.A.)

• Au doigt mouillé.
Cette sympathique expression signifiant "Au hasard, approximativement" pourrait parfaitement devenir la devise de Météo France. Elle illustre aussi les méfaits du remplacement de l'être humain par des ordinateurs et autres I.A. un peu ravagés du grenier.
Le gouvernement Macron qui idolâtre les startups et les technologies d'avenir toutes puissantes n'a pas manqué bien entendu de continuer d'appliquer à Météo France la doctrine entamée dès 2008 par les gouvernements précédents et qui désormais donne les résultats que l'on sait : on vire l'humain, et une Intelligence Artificielle fera le taf.
En plus, pas de grèves à craindre ou de retraites à payer, le monde devient perfection.

Oui, mais.

Figurez-vous que nous avons pu constater localement que les prévisions météorologiques actuelles n'étaient même pas capables très souvent ne serait-ce que d'indiquer le temps qu'il fait en direct, un comble !

Nous avons demandé à quelques habitants d'une vingtaine de communes de nous donner des exemples des dérèglements de Météo France et ils sont trop nombreux pour être tous détaillés ici.
Landiras, Budos, Sore, Hostens, Saint-Symphorien, Le Tuzan, Louchats, Luxey, Lucmau, Cazalis, Cabanac et Villagrains, Moustey, Mano, Argelouse, etc... tous disent la même chose : aucune prévision n'est fiable, ne serait-ce qu'à 24h près. Alors, on ne vous raconte même pas à 15 jours !

Exemples.
Prenons un exemple concret, un seul, il y en aurait trop, sinon.
Du 9 au 19 mai, il était d'abord prévu dans notre contrée un soleil assez agréable tout au long de cette période. Puis tout a changé au fil des jours. Pire, les prévisions météo changeaient même d'heure en heure, un peu comme si Météo France s'adaptait en temps réel à la situation.
Au bout du compte, on se retrouvait souvent avec la mention "averses éparses" qui ne veut pas dire grand-chose ou, tout du moins, limite l'impression d'erreurs grossières.
De toute façon, très fréquemment, ce qu'il y avait dans le ciel ne correspondait pas à ce qu'indiquait Météo France.
Toutes ces remarques concernaient d'ailleurs l'ensemble du pays, à ce moment-là. Même les bretons auraient du avoir du soleil, c'est dire.

On peut aussi évoquer le vendredi 24 mai qui nous permettait d'admirer un beau soleil sur l'application de Météo France en début de matinée, alors que le Sud-Gironde et le Nord des Landes trouvaient le temps plutôt humide...

• Professionnels en panique.
Oui, et alors ? C'est si grave que ça de se mouiller un week-end, alors qu'on pensait profiter un peu du soleil ? Demandez donc plutôt à ce couvreur de Bazas ce qu'il en pense, lui qui avait prévu deux chantiers en février et qui a été obligé de les annuler, bien que les prévisions météo lui ait prédit un temps convenable. Les exemples pullulent sur le net. Quant aux professionnels locaux du tourisme, les loueurs Airbnb, etc., ils s'arrachent les cheveux sans risque d'attraper une insolation car, s'il est vrai que le temps n'est pas extraordinaire depuis octobre 2023, certaines prévisions laissaient pourtant entrevoir des éclaircies qui se sont avérées fausses, provoquant des annulations de locations en cascade.

Il faut aussi évoquer les agriculteurs, bien sûr, même si c'est le maïs qui domine par chez nous. Voilà un métier déjà difficile qui se passerait bien des approximations et erreurs flagrantes de Météo France.

L'angoisse et l'incertitude sont souvent au rendez-vous et parfois, ce sont bien tous les revenus d'une année qui peuvent s'envoler pour cause d'évènements climatiques imprévus et non annoncés.
La mise en botte du foin, par exemple, est prévue normalement par beau temps. Si ce foin est enroulé en étant humide, au-delà du pourrissement probable et d'une perte nette, peut créer un échauffement de la botte et provoquer des incendies. L'agriculteur avait pourtant soigneusement choisi un jour de beau temps indiqué par Météo France pour faire tout ça, mais voilà...
Certains diront que les paysans n'ont qu'à être prudents et s'adapter. Mouais. Bien sûr. Y'a qu'à.

• Dangers : axes routiers, incendies, zones spécifiques ?
Plus grave, dans d'autres régions, en janvier 2024, des milliers d’automobilistes sont restés bloqués une bonne partie de la nuit sur des autoroutes et des axes secondaires. La raison de ce bronx ? Météo France n’a pas été capable d'anticiper cet épisode de perturbations...
Certains lieux sont d'ailleurs plus sujets à des conséquences graves si les prévisions ne sont pas à la hauteur : montagne, côtes, bords de rivières et de fleuves, etc.

Mais vous savez quoi ? C'est paradoxalement au moment où l'on aurait le plus besoin de prévisions fiables à cause du changement climatique qu'elles sont devenues plus incertaines à Météo France, organisme qui était quand même une référence dans notre pays.

Une information concerne directement la Haute-Lande : Au printemps 2023 et jusqu'en septembre, Météo France a dévoilé sa nouvelle météo des Forêts qui permettrait de mieux appréhender les incendies. Ceux-ci furent ravageurs en 2022, puisque c'est 72.000 ha qui ont brûlé en Europe. Espérons que cette initiative sera fiable et que du personnel humain en nombre sera affecté à cette nouvelle météo parce qu'on a quand même eu chaud aux plumes !

Allons, sourions un peu : toujours d'après Météo France, il a fait 28° en décembre à Strasbourg et il neigeait à Briançon à 10°. De la balle.

• Pourquoi ?
Les effectifs à Météo France ont chuté de plus ou moins 1200 emplois de 2008 à 2022. Pourtant, il est reconnu par nombre de professionnels de la météorologie que les I.A. ne suffisent pas et qu'il faut une pondération humaine pour contrôler et affiner les prévisions météorologiques. Sachant en plus que les missions de Météo France sont nombreuses et variées, les choses ne sont donc pas prêtes de s'arranger si les gouvernements actuels et futurs persistent dans leur entêtement stupide par la pratique de gestions comptables bien trop souvent inadaptées dans ce monde rationnalisé à l'extrême (voir les hôpitaux).

En résumé, les prévisions seraient apparemment réalisées par un nouvel outil informatique entièrement automatisé mais qui a été lancé à l'arrache.
Pire : les erreurs sont devenues innombrables car les données sont désormais vérifiées par un seul prévisionniste, contre sept auparavant. Il doit souvent y avoir du bug dans la semoule et on n'aimerait pas être à sa place !

Une seule solution : revenir aux effectifs de 2008. La météo est trop importante pour ne pas y mettre les moyens.