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L'immobilier par ici :
ça stagne dans
les fougères. |
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Les appartements et les maisons attendent et attendent encore leurs acquéreurs qui n'acquièrent plus rien du tout. Les derniers chiffres sortis en décembre 2024 ne sont toujours pas bon et indiquent une chute de 17% des transactions durant l'année écoulée.
Ça marasme sévère et les promesses incessantes de baisses des crédits, avec parfois des effets réels, ne semblent pas faire vraiment frémir un marché souffreteux.
Faisons ensemble le point dans les villages d'ici. |
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(Image NON générée par une I.A.) |
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• En bref, à savoir.
■ Les crédits sont plus difficiles à obtenir depuis quelque temps (fin 2022). Ça touche tout le monde vu qu'il ya quelques mois (mai 2024), ça tapait entre 3.40% et 5.07 % selon les propositions des banques, la durée et le type de crédit, alors que ces mêmes taux étaient proposés entre 0.60 % et 0.70 % en 2020. Ouf, ça pique.
Différence pour l'acheteur ou le vendeur moyen ? Des dizaines de milliers d'euros.
La faute à qui ? On ne va pas faire des pages là-dessus, vous n'aurez aucun mal à trouver des explications sur Internet, tapez juste "inflation", "taux crédits", "banque centrale américaine", conflits, etc.
■ En plus de ces taux qui augmentent, on trouve actuellement beaucoup de maisons sur le marché immobilier de la vente, de nombreux biens ayant été retiré du marché locatif pour cause de diverses lois qui effraient les loueurs. La baisse des ventes de logements anciens se situerait entre 4 et 6% depuis 2023.
■ Et... oui, ce n'est pas fini, tous ces facteurs conjugués, ça entraine aussi une crise du bâtiment.
En résumé : le secteur jadis florissant de l'immobilier est très morose actuellement, et même s'il est prévu (peut-être) une vraie baisse des taux d'intérêts dans les mois à venir, on ne reviendra pas aux taux des années passées.
Ne vous suicidez pas tout de suite. 
Voyons ce qu'il en est dans les villages et villes du coin. |
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A VENDRE, bien d'exception dans la forêt de la
Haute-Lande. Prévoir pompe à chaleur adaptée.
(Image NON générée par une I.A.) |
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• Komankonafé ?
Nous avons contacté ou visité quelques agences immobilières locales en nous faisant passer pour des clients potentiels (certains d'entre nous l'étaient vraiment)
Nous avons posé de temps en temps des questions pour comprendre l'état du marché actuel local. Nous n'allons pas nommer ici ces agences, ce serait irrespectueux envers elles. De toute façon, elles tiennent toutes le même discours, à quelque chose près.
Enfin, nous avons aussi bien sûr parcouru Le Bon Coin, tout simplement, ce que n'importe qui peut faire.
D'emblée, il faut distinguer deux marchés, celui de la location et celui de la vente/achat, les deux ne sont pas impactés de la même façon.
De plus, le marché immobilier en général n'est pas le même dans les zones rurales que celui des villes et des banlieues.

(Image NON générée par une I.A.)
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• Le loca'tif, de quoi se faire des cheveux.
En zone rurale, le locatif n'est jamais simple et plus qu'en ville, cela reste un parcours du combattant. La Loi Climat du 24 août 2024 concernant la lutte contre les passoires énergétiques avec le gel des loyers des passoires thermiques aggrave encore un peu plus la situation. 60 000 logements seraient sortis du parc locatif en zone rurale dans ce qu'on appelle la "diagonale du vide". Cette zone partirait du Sud-ouest de la France et s’étendrait jusqu’au Nord-est.
Nous avons essayé de vérifier sur Le Bon Coin ce qu'il en était pour quelques villages d'ici, en location à l'année, c'est édifiant.
A Saint-Symphorien, 1 seul appartement et pas de maison à louer. Au Tuzan, à Villandraut, rien à louer.
A Noaillan, 2 grandes maisons. A Budos, uniquement une location meublée pour senior, mais zéro location classique. A Sore (40), pas de location et à Luxey, 1 seule maison (chiffres mai 2024).

Pour ce qui est des agences immobilières où normalement les propriétaires s'adressent plus volontiers pour louer leurs biens, ça reste aussi à un niveau très bas : à peine quelques locations en plus. Nous avons même remarqué qu'une agence ne proposait pas de locations (il doit probablement y en avoir d'autres).
Cela dit, même avant la crise actuelle des locations, il n'était déjà pas évident de trouver des locations dans nos villages. De plus, s'il paraîtrait logique de trouver des locations dans des villages de plus ou moins 2000 habitants, c'est bien sûr moins évident d'en dénicher dans ceux de quelques centaines d'habitants, l'offre étant encore moindre. |
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Etonnant : selon le site Actu.fr, des maisons du Sud-Gironde sont désormais mises aux enchères en ligne par le biais des agences immobilières. Est-il alors possible de faire de bonnes affaires ? Ce nouveau concept est-il viable ? Il existe des exemples à Langon ou Bazas.
Il est dit dans l'article que le vendeur ressort souvent gagnant : comme au casino ou sur Ebay, les gens se laissent un peu trop aller en oubliant que les sommes restent conséquentes. Bon, apparemment, il est vrai aussi qu'il peut arriver que la maison (ou l'appartement) soit cédée en dessous de son prix initial, et là, c'est tout bénéfice pour l'acheteur. |
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C'est à lire ici
en cliquant sur le globe
(Article Actu.fr) |
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• Acheter ou vendre un bien : des intérêts divergents.
Reflétant ce qui se passe en France, les intérêts des vendeurs ne sont pas différents de ceux des acheteurs dans le Sud-Gironde et le Nord des Landes. Cela posé, il faut bien reconnaître qu'actuellement, les deux catégories sont dans la galère. Les vendeurs et les acheteurs, parce que les biens ne partent pas, au vu des taux des crédits décourageants. Conséquence : les derniers mois, quand un acheteur voyait son crédit accepté par sa banque, il pouvait sans hésiter fêter ça au champagne ! |
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Il est risqué de se fier trop rapidement à l'apparence ou la taille d'un village pour en définir le prix médian des maisons au mètre carré.
Par exemple, Sore, village du nord des Landes, a un coût moyen au m2 plus élevé que Saint-Symphorien, en Gironde, pourtant plus proche de grands axes routiers.
Allez comprendre. |
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En gros, d'après certaines agences immobilières locales et Internet, le coût des transactions aurait baissé en début d'année de 18% en zone rurale, contre 13% en ville. Ça ne s'est pas vraiment arrangé en cette fin d'année.
Tout ces chiffres sont à prendre avec des pincettes, d'autres agences nous ayant affirmé que les chiffres étaient beaucoup moins dramatiques que cela... ou le contraire.
Quoi qu'il en soit, il est possible d'expliquer cette différence de baisse entre la ville et la campagne par le fait que le trajet pour aller travailler coûte cher depuis nos villages quand on voit le prix du carburant. C'est ainsi qu'il peut exister des variations de déplacement de populations vers des zones plus reculées selon le prix à la pompe. Faire 50 kms pour aller travailler ne coûte pas pareil, au fil des jours, selon les variations des coûts du carburant.
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Faire 50 kms pour aller travailler ne coûte pas pareil, au fil des jours, selon les variations des coûts du carburant. |
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On note aussi que plus vous vous approcherez de l'autoroute qui passe à Langon, plus les maisons se vendront facilement et cher, ce qui est logique, même si on peut trouver des biens aux alentours de 1900 €/m2 dans les environs de cette commune, ce qui est relativement raisonnable.
Précisons enfin qu'il existe bien sûr beaucoup plus de maisons que d'appartements à vendre en zone rurale, ces derniers étant moins nombreux, mais ça, vous l'aviez déjà compris, au vu de l'historique du bâti.

- Le secteur de la rénovation semble aussi
fléchir des genoux... -
Quelles solutions alors pour les vendeurs comme pour les acheteurs ? Pour les vendeurs, baisser au-delà d'un certain pourcentage semble parfois impossible, comme nous le racontait un habitant de Saint-Magne qui avait hérité d'une maison, alors dans ces cas-là, la vente d'une maison peut être ajournée en attendant un marché plus favorable.
Pour les acheteurs de maisons anciennes ou neuves, c'est rageant, car du coup les bonnes affaires ne manquent pas, mais il est souvent impossible d'obtenir un crédit, alors... ça stagne dans les fougères. Les potentiels futurs propriétaires attendent donc eux aussi des jours meilleurs.
Nous avons regardé quelques maisons à vendre sur un petit panel de villages : Illats, Balizac, Préchac, Pompéjac, etc.
Il y a assez peu de maisons proposées et les prix sont très corrects, alors que dans les années avant la Covid, et juste après la Covid, certains biens avaient tendance à être un peu surévalués.
Actuellement, dans ces zones, le prix au mètre carré oscille entre 1800 et 2600 €/m2. Pour comparaison, il est en moyenne de 3500 €/m2 à La Brède.
Car c'est vrai aussi que nous ne sommes pas à Léognan, Saint-Morillon, Mazères ou encore Saucats, villages dans lesquels les prix sont plus conséquents. La ceinture basse du Sud-Gironde n'est effectivement pas une terre d'habitants avec des revenus élevés. |
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(Image NON générée par une I.A.) |
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Les faillites d’agences immobilières ont augmenté de 114 % entre mai 2023 et avril 2024. 1.120 agences ont donc mis la clé sous la porte durant ce laps de temps (info : FNAIM).
Le secteur va mal et on est loin
des grandes envolées lyriques sur ce beau
métier plein d'avenir dans l'émission
de Stéphane Plaza sur M6... |
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• En conclusion.
Le serpent se mord la queue. Comme au plan national, la crise est là.
Nous n'avons pas vraiment évoqué les prix du marché neuf et les difficultés du secteur du bâtiment, ainsi que les fermetures en masse des agences immobilières et des courtiers, mais tout est lié.
On nous serine à longueur de temps qu'une embellie est prévue.
A suivre, donc.
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