Gironde, Landes :
déserts médicaux ?

 

Une situation
angoissante.

 
 
   
L'Etat s'est salement planté et s'agite enfin, mais entre les déserts médicaux qui grignotent du terrain, les urgences moribondes, les fermetures de pharmacies et les pénuries de médicaments, les temps ne sont pas au sourire.
Nos villages subissent cet écroulement de plein fouet, même si les cartes montrent de grandes disparités.
Très inquiétant...

• La responsabilité de l'Etat.

Internet regorge de multiples cartes vous indiquant quels sont les déserts médicaux en France, que ce soient les généralistes ou les spécialistes qui viennent à manquer.

Entre 2012 et 2022, le nombre de généralistes a chuté de 1500, mais la population ayant augmenté, nous sommes donc passés en moyenne de 1.55 à 1.47 médecins pour 1000 habitants.
Mais bien sûr, tous les endroits ne sont pas logés à la même enseigne.


       
  Bêtise crasse,
souci obsessionnel
et hors-sol d'économies, manque de vision sur le long terme...
 
       

Image NON générée par une I.A.

 

 

Ne revenons pas sur le pourquoi nous en sommes arrivés là : bêtise crasse, souci d'économie des gouvernements passés (et actuel), manque de vision sur le long terme, la liste est longue.
Cependant la lecture de ces cartes est parfois complexe et les surprises de manquent pas. Par exemple, beaucoup de villes seraient tout aussi touchées par cette carence médicale (soit, mais probablement pas les quartiers riches, non ? Taquinerie.).

Très bien. Et nous, Dans nos contrées ?

 
 

Image NON générée par une I.A.

 
     

 

 

• Gironde et Landes.

La Gironde et les Landes ne sont pas réellement des déserts médicaux. On y trouve entre 1.22 et 1.83 médecins pour 1000 habitants.
Mais selon où l'on se trouve dans ces deux départements, la crise est en train de se préciser, quand ce n'est pas déjà le cas.
La faute aux départs en retraite des généralistes et au manque d'attrictivité de communes mal desservies ou sur le déclin.

Quant à trouver un médecin dans un autre village proche, cela devient difficile, beaucoup de généralistes n'acceptant plus de nouveaux patients.

 
Et les pharmacies ?
 
  283 pharmacies ont fermé en 2023. En 10 ans, ce sont 2000 pharmacies qui ont mis la clé sous la porte.
Bien sûr, ce sont dans les villlages que les officines sont de plus en plus nombreuses à disparaître...
 
     

 

 

La situation ne s'arrangera pas de toute façon avant 2035, et on ne peut pas en vouloir à un médecin de ne pas se précipiter pour s'installer dans certains de nos villages peu peuplés et, comme l'imaginent souvent à tort pas mal de citadins, perdus au bout de tout, où "les corbeaux volent à l'envers pour ne point voir la misère", comme le chantait Richard Gotainer.

Mais, ce qui reste le plus étonnant, c'est la disparité entre les villages, la densité de poulation ne correpondant pas au nombre de médecins, et ce sans raison apparente.

3 docteurs à Hostens, 1 à Saint-Symphorien, 3 à Pissos, 2 à Villandraut, 1 à Sore, 2 à Belin-Beliet, 1 à Landiras, etc.
Nous ne listerons pas ici tous les villages.
Il existe bien sûr des localités sans aucn médecin, malheureusement.
(ces chiffres évoluent souvent et nous pouvons avoir fait des erreurs, n'hésitez pas à nous le signaler).

     
 

Image NON générée par une I.A.

 
     

 

 

• Quoi faire ?

• Au niveau des municipalités, le jeu est inégal, car certaines communes ont des atouts et des volontés que d'autres n'auront pas ou n'auront plus, selon les élus en place.
Ces atouts peuvent être, entre autres, un endroit attractif, mais aussi la création de maisons de santé accueillantes, avec des équipes et médecins (même ceux sur le départ) prêts à vraiment aider les nouveaux arrivants. Un étudiant en médecine nous a déclaré que cette étape serait déterminante pour lui, s'il venait à s'installer en zone rurale.

Beaucoup de municipalités se battent déjà sur ce terrain, la plupart le faisant avec beaucoup de ténacité (vous avez certainement vu ces banderoles affichées sur les mairies ou à l'entrée des villages). Elles proposeront alors du logement, des facilités d'installation, en accord bien sûr avec leur budget. On parle aussi de la possibilité pour les communes de carrément employer des médecins.
A suivre.

L'Etat propose ENFIN !

 

Récemment, l'Etat a mis sur la table quelques propositions à tester. C'est vraiment très tardif, mais c'est déjà ça. Voyons ce qu'il en est avec quelques-unes de ces propositions.

1 - L'Etat obligerait des médecins à assurer des services de garde. Oui, mais ne nous faisons pas d'illusion, ce ne sera tout simplement pas viable sur le long terme, tout simplement parce que les médecins ne sont pas des employés de l'état, entre autres soucis.

2 - PLus besoin de passer par son généraliste pour aller chez le kiné. Oui, mais il aurait ête plus judicieux de permettre cela pour les spécialistes, ce qui raccourcirait les délais quand la douleur est là (rhumatologie, etc.).

3 - Les pharmaciens joueraient un rôle plus important dans la délivrance de certains médicaments d'urgence (antibiotiques, etc.).

4 - Une taxe "lapin". Vous n'annulez pas un rendez-vous chez votre docteur, vous payez 5 €. Oui, à voir, ça se défend. Mais personne ne peut prévoir ses effets et cela risque d'être plutôt source de problèmes, car il faudrait laisser une empreinte bancaire...

 
     

 

 

• Mais aussi : il est évident que certains actes médicaux légers pourraient être encore un peu plus dévolus aux infirmières et infirmières qui font déjà un boulot assez intense et incroyable dans les villages de la Haute-Lande.

• Pour les sage-femmes, c'est déjà en route (Loi du 16 janvier 2023).

• On peut, par ailleurs, évoquer les CPTS (Communautés professionnelles territoriales de santé). C'est un truc arrivé par une loi de modernisation du système de santé paru en 2016. Ça permet à tous les soignants de se regrouper et se coordonner sur un territoire en particulier. Tout ça pour arriver à une meilleure prise en charge des patients. Ça reste très nébuleux et le reproche courant, c'est que ce sont des usines à gaz.

• Il se développe aussi de plus des points de consultation dans les pharmacies, par exemple. Cela s'appelle de la téléconsultation. Mais dans nos contrées, ce n'est pas encore ça. A suivre.

• Toujours en téléconsultation, on pourrait parler encore de ces applications pour mobiles comme Qare, par exemple, qui vont vous permettre d'obtenir un diagnostic à distance. Là aussi, à suivre.

• Enfin, argument souvent entendu et correspondant déjà souvent à une réalité sur le terrain : de plus en plus de médecins venant de l'étranger s'installent en France.
Très bien ? Non, ce n'est pas très bien, car le revers de la médaille, c'est qu'ils ne soignent plus les populations dans leurs pays d'origine où de nombreuses situations sanitaires sont dramatiques.

Quoi qu'il en soit, tout ça ne suffira pas dans un premier temps, mais ne refusons pas tout ce qui peut faire avancer les choses.

   


 
 

Avant.
Avant, les docteurs se déplaçaient. C'était effectivement très bien.
Mais comment feraient-ils, maintenant, avec le nombre de patients dont ils s'occupent, et en voulant garder un semblant de vie à côté ? Tant qu'ils ne seront pas assez nombreux...

Il y a quelques années, un docteur avait fermé son cabinet dans un village de la Haute-Lande.
Les patients devinrent furieux. Comment, c'était fini, les rendez-vous à 22h le soir ? Les multiples visites à domicile ? La connaissance du numéro de téléphone personnel du médecin ?!!
Ces ingrats en oublièrent de vraiment remercier ce docteur qui avait passé des décennies à leur côté.

On est passé du "docteur-c'est normal que j'en ai un quand je veux-où je veux", à parfois plus rien.
Pour beaucoup, la douche fut froide.

 
     
 

• La trouille.
Entre les fermetures aléatoires des urgences à Langon ou de Mont-de-Marsan, par manque de médecins, et la difficulté de trouver par exemple, ne serait-ce qu'un dermatologue plus ou moins proche qui accepte de nouveaux clients, il est vrai qu'une angoisse légitime s'installe dans nos campagnes.

Un certain passé n'est plus, un passé où l'on pouvait être soigné rapidement avec certitude, quel que soit le lieu où l'on habitait, pour des affections bénignes ou plus graves. Actuellement, il faut d'abord trouver un professionnel et ce n'est pas gagné d'avance.

 
 
       
 
Désormais, on
peut mourir
pour un retard
dans les soins,
ou le manque
d'un suivi efficace.
 
       
 
 

 

 

Quant aux urgences, malgré les promesses de Macron qui affirmait qu'elles seraient désengorgées fin 2024, elles n'ont jamais été aussi saturées, comme l'a montré récemment un reportage de France Info.

A force de vouloir centraliser et mutualiser les secours de toutes sortes par souci d'économie, on en arrive à des retards insupportables dans la prise en charge de patients en danger de mort.

Les URGENCES de LANGON ont fermé durant les derniers jours de décembre, nuit du réveillon y compris.

S.O.S Médecins n'existe pas dans les pinèdes, et très logiquement, pour se rendre à un hôpital ou un spécialiste, il y a bien sûr beaucoup plus de kilomètres à parcourir qu'en agglomération bordelaise, par exemple.
Quant aux pompiers, il font ce qu'ils peuvent, du mieux qu'ils le peuvent, selon les consignes reçues avec des moyens souvent inadaptés et des salaires à revoir.

Cette situation n'est pas normale et l'Etat a failli, par volonté d'économies et par incompétence. Entre la paupérisation des hôpitaux publics (équipement, gestion, salaires) et les déserts médicaux, la claque est violente pour la population.

   
 
Les services publics, et notamment les services de santé, n'ont pas à être rentables. Ils doivent impérativement s'occuper de donner accès aux soins à tout un chacun, sans distinction de lieu.
 
   
Retour
en haut
de la page