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Après 1945 :
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1945 : la Seconde Guerre Mondiale se termine et le monde entier va essayer de panser ses plaies, les dictateurs de toutes obédiences ayant été mis hors-circuit.
Tous ? Non.
Franco est toujours là, détraqué parmi les détraqués, soutenu pleins pots par les Etats-Unis.
Il reste maître dans son pays en ruine, entamant une répression féroce.
Pour beaucoup d'Espagnols, il faut continuer à fuir vers un ailleurs potentiellement salvateur.
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• Les "Économiques".
Même entre eux, les réfugiés espagnols se sont classés en catégories. Un peu trop rapidement, pour de nombreux arrivants, sans doute.
C'est un fait, il y a ceux de 1939, et les autres, plus tard.
Ces derniers seraient venus en France uniquement pour des raisons économiques. Pour pouvoir manger à leur faim.
Les choses sont loin d'être aussi simples que ça, car la répression sanglante qui s'installe en Espagne de 1939 jusque dans les années 1970 est sans pitié. Pas de quartiers, c'est le monde de l'emprisonnement arbitraire, de la torture et de la mort.

- Le siège de la Préfecture Supérieure de Police à Barcelone.
C'était le centre de torture le plus important de Catalogne pendant la dictature de Franco.
(Photo et texte Wikipédia / Montage PinsPon) -
Donc, pour beaucoup de familles républicaines ou celles n'ayant pas fait allégeance très nettement à Franco pendant la Guerre d'Espagne, il est impossible de vraiment rester dans le pays, d'autant plus que dans chaque ville, dans chaque village reculé, les grands et petits chefs sont rois, les membres du clergé en tête.
Arriveront donc en France des Espagnols que l'on qualifiera parfois un peu hâtivement, "d'économiques".
Pourtant, on ne quitte jamais son pays le cœur en fête...
Quoiqu'il en soit, l'immigration Espagnole fut une immigration de très grande ampleur et une intégration remarquable par sa force et sa rapidité. |
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• Ventas, moscatel et 4cv.
Pour le Français moyen qui vient tout juste de s'acheter une 4cv Renault ou une 2cv Citroën, tout ça restera longtemps une vague abstraction.
Car on commence à visiter les "ventas", où la clope et le moscatel sont bradés, on se met à découvrir les plages espagnoles bétonnées, sans s'intéresser réellement à ce que vit l'Espagne.
On râle un peu parce que les routes espagnoles sont constamment en travaux et parce que ces gens-là ont une drôle de façon de construire des immeubles.
On admire "los cojones" du taureau publicitaire Osborne dans les champs, tout est idyllique, la vie est belle.

- Photos : PngEgg et Ulule / Montage : PinsPon -
Il faudra donc attendre les années 70 et la répression affichée envers les Basques pour que toute la violence du régime franquiste s'affiche plein cadre aux yeux du monde. |
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• Dans les pins.
Oui, d'accord, mais dans le Sud-Gironde et le nord des Landes, plus précisément ?
D'après nos recherches, et c'est pas simple, il semblerait qu'il y ait eu plus de ressortissants espagnols partis vivre en France après les années 1960, comparé à 1939.
En ce qui concerne l'accueil dans nos contrées, rien ne changea vraiment. Pour les Sud-Girondins et ceux du Nord des Landes, il n'y avait pas grande différence entre les réfugiés de 1939 et les arrivants d'après.
C'était des espagnols, point-barre.
Le rejet un peu méprisant resta en place, puis
les habitudes s'installèrent peu à peu et s'il y eut longtemps des tensions souterraines exacerbées, ce fut parfois entre les espagnols eux-mêmes, car les blessures étaient vives et douloureuses.
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- De nombreux espagnols travaillèrent
au gemmage dès les années 40 -
(Photo Emile Vignes, Parc National des Landes de Gascogne)
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Dans les villes, des communautés espagnoles continuèrent à se constituer, grâce notamment à de nombreuses associations, et revendiquèrent leurs origines, sans détour, tout en s'intégrant sans relache à leur nouveau pays.
Dans nos campagnes,
les nouveaux arrivants eurent à cœur de juste se fondre très, très vite dans la population.
Pourquoi ?
Nous avons par exemple recueilli un témoignage montrant que pour certains, il fallait aller jusqu'à faire oublier leur nationalité d'origine, dans la mesure du possible. Un choix libre ?
Pas vraiment, car comme nous l'avons montré dans notre précédent article, les "Espingouins" étaient souvent raillés.
Encore aujourd'hui, de Landiras à Luxey, les souvenirs qui piquent ne manquent pas, mais le temps a fait heureusement en partie son œuvre.
Ce qui est sûr, c'est que la Lande d'aujourd'hui ne serait pas ce qu'elle est sans les espagnols, tant économiquement qu'humainement.
C'est une belle conclusion.  |
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Bien entendu, PINSPON ne dispose pas du savoir absolu et cet article a été écrit à partir de tas de renseignements glanés sur Internet, mais aussi dans des livres avec des pages en vrai papier. Les sources sont trop nombreuses pour être toutes citées sur cette page, mais nous restons à votre disposition pour de plus amples précisions.
N'hésitez pas, cependant, à consulter la bibliographie présente dans ce dossier, en cliquant sur le tas de livres ci-contre. |
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